• 17/05/2019

    Je vous parle souvent ici de rhum et de distillerie, cependant la canne à sucre n'est pas cultivée uniquement pour ce produit, mais aussi pour la production de sucre. Enfin, il y a eu un déclin très important de cette production sur l'île, on note 14 sucreries en activité en 1952, mais déjà plus que 6 en 1966 ! Cela est dû à la forte diminution de la production de canne à sucre, pour différentes raisons (notamment au bénéfice d'autres cultures plus rentables). Tout cela pour dire qu'aujourd'hui il ne reste plus qu'une seule sucrerie en Martinique, celle du Galion située à Trinité (côté est).

    Cela fait un moment que je prévoyais de venir : l'usine propose des visites guidées, mais uniquement en période de campagne sucrière (de février à mai à peu près), et interdites aux enfants de moins de 6 ans... Les difficultés de production entraînent une diminution de la durée de fonctionnement de l'usine : cette année, les visites n'ont pu commencer que le 5 avril, et quand nous y sommes allés le mois dernier (17 mai), on se trouvait aussi à la fin de la production annuelle... Donc on a quand même eu de la chance de pouvoir visiter l'usine en fonctionnement!

     

    La visite commence par un petit film explicatif sur les étapes de production du sucre... Puis qui dit visite dans une usine, dit équipement adéquat : chacun enfile un casque de protection! Il nous était aussi demandé de porter des chaussures fermées. C'est parti pour le tour de l'usine avec notre guide...

     

    On suit le parcours de la canne à sucre : son arrivée avec la pesée du chargement ; le tracteur qui prélève un échantillon pour tester le pourcentage de sucre des cannes livrées. Puis direction l'immense zone de décharge :

    De là, la canne sera dirigée vers l'usine pour être traitée. On entre donc au cœur du processus, c'est très bruyant! Le début du traitement est identique à celui pour le rhum : la canne est transportée jusqu'à des presses pour en retirer un maximum de jus (=vesou).

    Ce jus, après avoir été filtré au lait de chaux, va être chauffé dans des chaudières successives (le résidu des cannes, appelé bagasse, est récupéré pour alimenter les chaudières justement) afin d'évaporer l'eau et d'obtenir un sirop : il y a 3 cuves, avec des températures de chauffe qui diminuent.

    Dans la troisième (la moins chaude, à 80°C), on incorpore du sucre déjà cristallisé pour favoriser la cristallisation. On obtient ainsi un sirop coloré empli de petits cristaux en suspension : 

     

    Cette masse va être essorée, afin de séparer les cristaux de sucre du sirop, qui seront ensuite séchés à air chaud avant d'être refroidis. Le sucre est prêt, il ne reste plus qu'à l'emballer!!

     

    La visite dans l'usine s'achève pour nous, on rejoint donc la boutique où sont proposés différents produits de l'usine : du sucre en contenants plus ou moins grands (du petit sachet individuel, au gros sac de 20kg!), mais aussi rhums traditionnels, car l'usine fabrique aussi son rhum de sucrerie à partir de mélasse (le sirop qui reste quand l'eau est évaporée et les cristaux de sucre retirés).

    Voilà, j'ai beaucoup aimé la visite de cette usine, pour comprendre comment le sucre est fabriqué... Le sucre du Galion n'est malheureusement vendu qu'en Martinique je crois, cela va beaucoup me manquer quand nous serons partis, car je n'achète et n'utilise que ce sucre brun depuis que je vis ici!! Il est très bon, et il donne un goût particulier aux préparations, notamment aux confitures.


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    15/09/2018

     Lors des journées du patrimoine, après la visite de l'Observatoire volcanologique et sismologique, nous sommes redescendus pour découvrir, pas très loin, le "Centre d'interprétation Paul Gauguin" (ancien Musée Gauguin). Il se trouve au Carbet, juste en face de la plage de l'anse Turin : on se gare sur un tout petit parking, on passe sous la voûte d'un ancien viaduc en pierre, et nous voilà arrivés face aux bâtiments, d'architecture moderne :

    Ce musée a été entièrement rénové, et a ré-ouvert ses portes en juillet 2017. Il est composé de deux parties (enfin trois, si on compte la petite salle d'exposition temporaire d'œuvres diverses, plus aussi la boutique) : une partie vraiment musée, et une salle multimédia.

    * la partie "musée" : c'est un espace où l'on découvre le passage de Paul Gauguin, et de son comparse Charles Laval, en Martinique. En effet ces derniers débarquent sur l'île en 1887, et s'installent donc dans une case de l'anse Turin au Carbet. Paul Gauguin restera 5 mois sur l'île, vivant dans des conditions précaires et affaibli par la maladie, et il y peindra 12 tableaux. Il est dit que cette expérience martiniquaise a été un tournant dans sa vie, et a influencé sa peinture (avant ses séjours à Tahiti et aux Marquises). Le musée montre donc les tableaux peints (leurs reproductions plutôt) et les écrits (lettres) de Gauguin et de Laval dans cette période, mais présente aussi la vie martiniquaise à cette époque. La visite se veut multi-sensorielle : on y retrouve les habituels panneaux explicatifs, mais aussi des petits ateliers pour toucher/entendre/sentir, et une borne interactive où l'on peut voir différents tableaux.

    * la partie "espace multimédia" : c'est une grande pièce climatisée (si si, je vous assure qu'ici cela peut avoir de l'importance!!), où l'on retrouve l'univers de Gauguin, de façon ludique. Il y a une borne avec des petits jeux (reconstituer un tableau en puzzle ; memory avec des personnages issus des tableaux de Gauguin...), ainsi qu'un jeu vidéo sur écran type "quizz".

     

    Mais ce qui est le plus intéressant dans cette pièce, et qui fut une révélation pour moi, c'est l'immersion directe dans les tableaux grâce à la réalité virtuelle... En effet, le centre propose, en enfilant un casque de réalité virtuelle, de plonger dans l'époque de Gauguin : on y retrouve l'ambiance de ses tableaux, avec des scènes de vie extraites de ses peintures ; on peut se promener (grâce à une manette) tel le peintre, allant du bord de mer, aux champs environnants, longer la rivière... le tout dans toutes les dimensions, avec les sons adaptés à l'environnement... Wahou!! C'est une expérience juste extraordinaire ! Et les personnes présentes autour peuvent suivre votre promenade sur l'écran mural... 

      (images de la réalité virtuelle, empruntées sur le site > https://www.realite-virtuelle.com/paul-gauguin-vr)

     

    Très belle visite donc que ce musée dédié au passage de Paul Gauguin en Martinique... Les enfants ont beaucoup aimé toutes les petites activités ludiques, et moi, outre l'aspect culturel, je suis admirative du travail fait en réalité virtuelle (j'aurais pu rester des heures à me promener virtuellement dans cette reconstitution de tableau).

     


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  • 3/01/2018

    Nous avons visité en début d'année le seul musée de la Martinique consacré au monde marin (il n'y a pas beaucoup de musées ici...) : il se trouvait auparavant sur la commune du Diamant (et s'appelait Musée des coquillages et de la mer), mais il a déménagé depuis peu au village de la Poterie aux Trois-Ilets (village dont je vous ai parlé la semaine dernière). Voici donc le "Musée du Monde marin", qui malgré sa taille modeste mérite largement une visite :

    Alors c'est vrai que ce musée (privé) n'est pas très grand, mais possède de quoi nous émerveiller... Il a été créé par un collectionneur passionné, et est géré maintenant par son frère tout aussi passionné!! La première salle, peinte dans une couleur bleue juste sublime, présente une grande collection de coquillages, ainsi que quelques spécimens de requins naturalisés (plus vrais que nature!) :

     

    Les vitrines sont joliment présentées, et on trouve des explications sur les différentes espèces présentées (plus de 2000 annoncées!!) :

    On accède ensuite à une galerie où sont reproduits (en 3D) les poissons que l'on trouve communément sur les côtes antillaises...

    Enfin dans une dernière petite salle des vitrines présentent d'autres espèces maritimes, notamment des crabes, et des crustacés.

    Après cette très belle visite, autant pour les yeux que pour nos connaissances, on rejoint l'entrée qui est aussi une jolie boutique de souvenirs, où on peut s'offrir des coquillages, des étoiles de mer, et plein de belles choses réalisées avec des coquillages... De quoi emmener un peu du musée à la maison!!


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  • 26/08/2017

    Hier nous avons fait d'une pierre deux coups, en allant à l'Anse Figuier (sud de l'île) pour visiter l'écomusée de la Martinique, puis nous baigner à la plage adjacente.

    L'écomusée a été érigé sur les ruines d'une distillerie. Son but était de préserver et valoriser les objets du patrimoine martiniquais. Le site n'a pas été choisi par hasard, car des fouilles archéologiques sur la plage ont mises à jour des vestiges amérindiens : le rez-de-chaussée est donc dédié en partie à cette période de l'histoire. On retrouve aussi toute une partie qui traite de la période de l'esclavage. Les collections sont assez diverses, allant ainsi des grandes cultures sur l'île (canne à sucre, cacao..), aux objets du quotidien (terre cuite, vannerie...). On peut observer à l'étage la reconstitution d'un intérieur créole des années 50 :

    Enfin il y avait lors de notre passage une exposition sur un écrivain martiniquais, Joseph Zobel, qui a notamment écrit le roman "la rue Case-Nègres" (livre également adapté au cinéma). [J'espère pouvoir au cours des prochains mois évoquer aussi la littérature antillaise dans ce blog...].

    Une très belle visite donc, très instructive car très documentée. Les enfants ont apprécié aussi, car il y a beaucoup d'objets à voir (même s'ils ont trouvé qu'il y avait "trop d'écritures", forcément). A noter que les photos sont interdites à l'intérieur, il est donc difficile pour moi d'illustrer mon propos... 


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