• 17/03/2018

    Nous avons participé au mois de mars à une animation visant à promouvoir une activité traditionnelle de la Martinique : la pêche à la senne. C'est une méthode ancestrale de pêche, collective et participative, qui se fait en partie depuis la plage. Le principe est de déployer un filet depuis un bateau au large, en arc de cercle, puis de ramener le filet sur la plage en le tirant sur les deux côtés, emprisonnant le poisson au milieu.

    Cette façon traditionnelle de pêcher, moins courante actuellement, est encore visible assez régulièrement dans la ville de Bellefontaine (nord-ouest de l'île), c'est ici d'ailleurs que nous avons participé à notre premier "coup de senne". Voilà comment ça se déroule :

    * Tout d'abord une embarcation va au large pour déposer le filet (qui peut mesurer quelques centaines de mètres). Celui-ci est lesté d'un côté (celui qui va au fond) et possède des flotteurs de l'autre (partie qui émerge) :

    * Les pêcheurs sur le bateau ramène la corde d'un des côtés du filet sur la plage,  avec l'aide d'un ramasseur dans l'eau :

    * Puis la 2ème corde correspondant à l'autre côté du filet est ramenée un peu plus loin sur la plage...

    * Et là l'objectif est de tirer le filet jusqu'à la plage, donc chacun prend sa place le long de la corde, et tire, tire, tire...

    * Nous voilà donc avec deux lignes à tirer pour ramener le filet, vous comprenez mieux quand je parle de pêche participative!!! Plus on est nombreux, plus la tâche est facilitée, mais il faut aussi se coordonner dans les mouvements (le coup de senne est donc accompagné de chants qui rythment l'effort des uns et des autres)

    * En général, les gens des alentours, ou les passants (touristes), se joignent au groupe pour tirer la senne. Petit-à-petit on voit apparaître le filet :

    * Il y a toujours un plongeur qui reste au milieu pour vérifier que le filet ne s'accroche pas au fond :

    * Finalement le filet est hissé sur la plage :

    * Et il ne reste plus qu'à récupérer les poissons coincés dans le filet

    * Les plus petits poissons sont remis à la mer (il arrive qu'une tortue soit prise dans le filet, elle est immédiatement remise à l'eau aussi) :

    * Finalement la pêche a été en quantité moyenne

    Voilà comment se déroule un "coup de senne", qui nécessite donc un grand nombre de personnes : il est de coutume que chaque membre ayant participé à la pêche reparte avec son lot de poissons... Cela permet donc à tout un chacun de pouvoir repartir avec un peu de poisson pour le repas (si la pêche a été bonne!!), dès lors où il a donné son coup de main pour tirer la senne... Un grand moment de solidarité donc, qui s'est terminé pour nous (et oui c'était une journée "découverte" tout inclus!) par un repas créole, dégusté sur la plage, en musique au son des bélés (tambours)...

    Et bien sûr nous sommes repartis avec notre petit sac de poissons frais, fruit des efforts à tirer le filet (surtout pour Mr. qui avait ensuite plein d'ampoules aux mains!!).

    Pour finir, en bonus, une vidéo tournée lors des samedis où cette animation pêche à la senne était proposée à Bellefontaine :

     

    NB : Certaines photos ont été "empruntées" à Mr Benny René Charles, photographe, qui était présent lors de ce coup de senne...


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  •   Dans la commune des Trois-Ilets se trouve un lieu un peu particulier (excentré du bourg) : le Village de la Poterie. On y accède par un long chemin de terre rouge, conséquence des poussières de la briqueterie qui fonctionne toujours sur place :

     

    Le village était au 17ème siècle un couvent de jésuites, puis une sucrerie... Le domaine s'est peu à peu orienté vers la poterie, la fabrication de briques et de tuiles... Aujourd'hui, le village de la Poterie est à la fois un site industriel, avec l'usine de fabrication de briques et de tuiles qui est toujours en activité, et qui donne sa couleur si particulière au lieu :

    Et c'est aussi un site touristique, puisque le village a conservé ses bâtisses du 18ème siècle, qui abritent maintenant des ateliers de potiers, des artisans, des boutiques de souvenirs, et des restaurants...

    Depuis le début de l'année, j'ai eu l'occasion de venir à plusieurs reprises dans ce lieu, tout simplement car j'ai eu la chance de gagner le premier lot à un concours organisé par le village :-) : j'ai eu notamment des bons d'achat pour plusieurs boutiques, un bon d'achat pour se restaurer, un super lot d'une journée pour 2 en catamaran (savourée avec mon chéri...), et des places pour le "Musée de monde marin" qui a déménagé depuis peu au village (et qui sera l'objet de mon prochain article). Le village n'est pas très grand, donc inutile de venir si vous n'avez pas envie de flâner dans les boutiques, ou de manger dans l'un des restaurants...

     

     

    Le village est au bord d'une mangrove (=écosystème entre terre et mer), et il a été installé un ponton flottant d'où partent notamment des balades en kayak :

     

     Dans le village, nous avons particulièrement apprécié la visite de l'atelier de poterie situé tout au bout, tenu par Mr Audel, maître-potier des lieux comme l'était son père auparavant... Mr Audel travaille donc dans son atelier ouvert à tous, en créant des pièces uniques : les enfants ont beaucoup apprécié de "voir" comment se fabriquait un pot en terre.

    Enfin, il me reste à signaler que c'est ici que sont nés "les Hommes d'argile", cette troupe d'artistes que l'on croise notamment lors du Carnaval...

      

    Pour terminer, une petite photo "vue d'en haut" trouvée sur Internet :


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  • On ne peut pas passer en Martinique sans avoir croisé le nom d'Aimé Césaire, personnalité incontournable de l'île : d'ailleurs dès votre arrivée en avion, vous êtes accueilli à l'aéroport "Martinique-Aimé Césaire"... Pourquoi je vous en parle maintenant? Tout simplement car est célébré en ce moment le dixième anniversaire de sa mort le 17 Avril 2008, ce qui donne lieu à de nombreux hommages.

      (Photo prise par Jean-Luc de Laguarigue en 2005)

    Aimé Césaire était à la fois poète, écrivain, et homme politique. Ce serait très difficile de vous raconter sa vie (qui a été longue, il est décédé à l'âge de 94 ans), le mieux est que vous lisiez vous-même sa biographie, ou que vous visionniez un documentaire... Voilà ce qui me semble important :

    - Il a créé (dans la période d'entre-deux guerres), avec son ami Léopold Sédar Senghor (qui fut le premier président de la république du Sénégal), le concept de "négritude", qu'il définit comme "la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture."

    - Il a été poète, et auteur de pièces de théâtre. Le recueil le plus connu est peut-être "Cahier d'un retour au pays natal". Sa poésie est érudite, et pas forcément facile à lire et à comprendre... Elle parle de la révolte du peuple noir.

     

    - Il a été un homme politique de premier ordre en Martinique : maire de Fort-de-France de 1945 à 2001, et député de 1945 à 1993. Il a fondé en 1958 le "parti progressiste martiniquais". C'est lui qui a lancé la construction de la nouvelle mairie de Fort-de-France en 1970, jugeant l'hôtel de ville trop petit (celui-ci est devenu le théâtre, je vous l'ai déjà présenté ICI). Aimé Césaire a quand même gardé son bureau au premier étage de l'ancien hôtel de ville, y compris après son départ du poste de maire, jusqu'à son décès en 2008. Ce bureau est devenu "l'espace muséal Aimé Césaire". Il est ouvert au public à certaines occasions, dont ce mardi pour l'anniversaire de sa mort : j'ai donc pu entrer dans ce bureau, qui se veut un lieu de mémoire (vie familiale, littéraire, politique), et où sont entreposés aussi tous les cadeaux reçus par Mr Césaire...

     

    On retrouve partout sur l'île des hommages à Aimé Césaire (même si de son vivant il n'aimait pas être mis en avant et recevoir des honneurs..) : grande affiche de lui sur la nouvelle mairie de Fort-de-France (première chose que vous voyiez quand vous arrivez en centre-ville par la rocade) :

     (Photo prise par mes parents à leur arrivée dans Fort-de-France en bus)

    On retrouve aussi fréquemment, au détour de nos balades, des panneaux reprenant des extraits de ses textes : au parc de Tivoli, au mémorial Cap 110 au Diamant... Difficile de ne pas être confronté au nom d'Aimé Césaire quand on met le pied en Martinique!!


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  • Visite du 27/01/2018

    Lors de la venue de mes parents en début d'année, nous sommes allés ensemble visiter "la Maison de la Canne", située sur la commune des Trois-Ilets. Ce lieu est un musée régional (depuis 1991), installé dans l'ancienne distillerie de Vatable (l'Habitation Vatable, propriété privée, se trouve à quelques centaines de mètres de là).

    La Maison de la Canne présente donc l'histoire de la canne à sucre, d'abord à travers les habitations esclavagistes (l'exploitation de la canne à sucre est intimement liée à l'esclavage, et une grande partie de l'exposition met l'accent sur ce point), puis jusqu'aux usines de transformation du 19ème siècle. On retrouve aussi des explications sur les procédés de fabrication du sucre et du rhum, avec du matériel présenté. On ne peut pas prendre de photos à l'intérieur, mais j'ai trouvé quelques photos sur Internet :

     

     

    A l'extérieur, un petit parc permet de découvrir un certain nombre de plantes et arbres locaux (mais pas toujours en très bon état!!!), notamment calebassier, cacaotier, bois d'inde... Une petite balade détente...

     

      Au final, la Maison de la Canne est plutôt un joli endroit, qui synthétise un certain nombre d'informations découvertes dans d'autres lieux (forcément, le patrimoine ici est le plus souvent lié à l'esclavage, et la production de sucre et de rhum...).

     


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    17/09/2017

    Dimanche dernier, toujours dans le cadre des Journées du Patrimoine, nous voilà partis vers les Trois-Ilets (la ville des plages et des touristes), afin de visiter le Domaine/Musée de la Pagerie... qui est le lieu de naissance  en 1763 de Marie-Joseph-Rose Tascher de la Pagerie, la fameuse "impératrice Joséphine", première épouse de Napoléon Bonaparte...

     

    Nous avons commencé par suivre un guide dans les jardins, qui donnait le nom des plantes rencontrées... Mais n'entendant pas grand chose aux explications (un peu de monde autour, et voix peu portante), nous avons voulu faire un tour du domaine... Peu concluant, car aucune explication n'est donnée, personne pour nous renseigner ou nous guider... Un seul bâtiment reste intact au sein de l'habitation, celui des anciennes cuisines : il a été réhabilité par le dernier propriétaire des lieux, et transformé en musée consacré au souvenir de Joséphine... Mais le musée était fermé lors de notre venue!!! (un jour de journées du Patrimoine??!!!) :

     

    Le domaine de la Pagerie était anciennement une habitation sucrière, dont il ne reste que les anciennes cuisines donc, mais aussi le moulin à canne, et des vestiges de la sucrerie (qu'on voit du bord de la route, mais non accessible?) :

    Déçus donc de cette visite qui nous semblait intéressante pour en savoir plus sur l'impératrice Joséphine, native de la Martinique, personnage emblématique (mais controversée) de l'île... On repart donc au bout de 30 minutes (bien contents de n'avoir pas eu à payer les 5€ habituels pour l'entrée!), direction la plage de l'Anse à l'Ane non loin, pour profiter un peu de la mer avant le passage du cyclone Maria!! Seule consolation : j'ai pu logguer la cache présente à l'entrée du domaine de la Pagerie, au nez et à la barbe d'un gardien placé juste à côté!! Vive le géocaching!! 

     

    Résumé des informations trouvées sur Internet: "Joséphine passa ses seize premières années dans la domaine de la Pagerie, connu à l'époque sous le nom de « Petite Guinée », qui couvrait alors plus de 500 hectares. On y exploitait jusqu'à 300 esclaves pour la production (notamment) de canne à sucre, du coton et de l'indigo. La maison natale fut en partie détruite par un ouragan en 1766."

     


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